- Alder ! Alder ! ALDER !! Réveille-toi bon sang !

- Ummmh !! Gémit l’elfe. Laisse-moi tranquille Xion … J’ai trop beaucoup trop travaillé hier soir …

- Mais qu’est-ce que tu me racontes toi … s’exaspère Haldir. Je ne suis pas Xion, c’est Haldir … Tu sais, l’athaléen !

Haldir … Alder ne se souvenait pas où est-ce qu’il avait bien pu entendre ce nom. Ca lui faisait vraiment mal à la tête d’essayer de s’en rappeler. De plus, il n’avait pas du tout envi de se réveiller, il était si bien ... Il avait enfin retrouvé sa bibliothèque chérie et tous ses livres poussiéreux que généralement les gens évitaient le plus possible. Il n’avait jamais compris pourquoi d’ailleurs … En effet quoi de mieux que d’avoir entre les mains, la connaissance de tous leurs ancêtres au sujet de la Terre du Levant, leur monde. En pensant à ça … Il se souvient qu’il était perdu avec d’autres personnes et qu’il n’avait aucune idée de l’endroit où ils pouvaient être … Ils allaient en direction d’Athalée, le royaume d’Anton et d’… Soudain, le nom d’Haldir lui revient en mémoire …

- Eh ! Ca va ? Dis moi, tu ne saurais pas où sont les autres ? Je suis arrivé en retard et pourtant il n’y a personne à part vous deux. Anton a bien précisé qu’on devrait se retrouver au coucher du soleil et nous sommes à l’aube. Et pourquoi tu m’as appelé Xion, c’est qui lui ?

- C’est mon meilleur ami mais attends tu as dit deux ?

Alder ouvrit les yeux pour voir une tête blonde tout contre son bras.

- Savanna, se souvient-il.

Il se dégagea en douceur pour ne pas la réveiller.

- Bravo, tu sais comment elle s’appelle, ironise le jeune homme. Maintenant … Peux-tu me dire si tu as vu les autres s’il te plaît ?

- Euh … Non désolé. Je me rappelle juste de …

- De quoi ?

- Attends …, fronce-t-il des sourcils. Laisse-moi réfléchir … Umh, j’ai un de ces mal de crâne !! Euh … Je me souviens du moment où vous êtes parti, c’est tout. Après, j’ai dû m’endormir …

- Merci, ça nous aide beaucoup … Je n’aime pas ça. Ce n’est pas normal, Anton aurait été le premier à rentrer normalement. Je ne vois pas ce qui a pu le retenir … Soit il s’est fait attaquer, soit il est allé tellement loin qu’il est encore en route.

- Je pense que c’est ça aussi. Mais pour les autres ? Akane est partie toute seule … Tu crois qu’elle aurait pu se faire agresser ?

- Je ne sais pas …

- C’est dangereux par ici ? s’enquit Alder.

- On ne sait même pas où on est, et on dirait qu’il n’y a pas de ville à des kilomètres d’ici. S’il y a des humains, des elfes ou des nains, se seraient des sauvages qui auraient pu enlever les autres. 

Mais pendant qu’ils débattaient, deux personnes s’approchèrent d’eux. Il s’agissait de Duncan et Neeva qui avait l’air extrêmement fatigué d’avoir marché toute la nuit à la recherche d’un endroit où dormir. Ce qu’ils n’avaient trouvé …

- Enfin !! On vous a retrouvé !! Je te l’avais dit Duncan qu’on aurait dû mettre des cailloux pour retrouver notre chemin ou quelque chose de ce genre.

- J’avais eu cette idée ! Tu as refusé prétextant que tu avais un super sens de l’orientation !!

- Je n’ai jamais dit ça !! s’offusque Neeva.

- Mais bien sûr, je pense que tu as oublié volontairement cette partie de la soirée ! Si tu vois de quoi je parle … en sourit de satisfaction son ami rien qu’en repensant à cette folle nuit.

- La ferme !

- Vous ne savez pas à quel point on est heureux de vous voir !! Vous n’auriez pas vu les autres par hasard ?? Questionne Alder.

- S’il vous plaît dites-nous que oui !

- Nan désolé ! Pourquoi ? Ils ne sont pas là ? Mais c’est l’aube ! Le rendez-vous n’était pas au coucher du soleil ? ne comprend pas l’osanais.

- Est-ce qu’on est sensé s’inquiéter ? demande Neeva.

- Je le crois bien, oui … se désole Alder.

- Voyons, nous sommes cinq. Commence à réfléchir Haldir.

- Quatre et demi, tu veux dire, l’interrompt Duncan. Elle est toujours en train de dormir à ce que je vois.

- Bon si tu veux. Il nous manque quatre personnes. Anton et Akane qui sont partis seuls et Galdor et Fitz. On devrait aller à leur recherche par groupe de deux.

- Et laissez Savanna toute seule ? Hors de question ! s’exclame l’elfe.

- Au pire, on la cache dans un tronc, elle ne se fera pas bouffer de cette façon si jamais il y a des prédateurs … Elle doit y rentrer, fine comme elle est, déduisit-il.

- Arrête avec tes conneries veux-tu ! le sermonne la jeune femme. L’heure est grave ! On est plus que la moitié du groupe de départ !

- Alors on va attendre … En espérant qu’ils vont vite revenir, termine le brun.

La nuit est vite tombée et toujours aucune nouvelle de leurs camarades.

- Non mais là, ça craint du boudin ! Commence à s’énerver Duncan. Tout d’abord, le village entier disparaît et maintenant c’est les autres. Y compris ma sœur !! Je vais partir à sa recherche si dans dix minutes elle n’est toujours pas là !

- Calme-toi, ça ne servirait à rien, tu vas te perdre de toute façon … essaie de le résonner Neeva.

- Avant que tu ne répliques quoique ce soit, je voudrais savoir simplement comment tu ferais pour la retrouver en partant seul ce soir. Tout ce que tu gagnerais, comme dit Neeva, c’est de ne pas retrouver ton chemin pour venir ici. Explique Alder.

- Que … Souhaite-t-il répondre avant de se faire interrompre par Haldir.

- Ils ont raison, ce que je peux te proposer, c’est de partir dans une heure. Je viendrais avec toi mais en laissant derrière nous des signes ou des symboles pour pouvoir revenir. Ca te va ?

- Ok.

- Bien, au moins on a réussi à enfin te faire entendre raison ! Sinon, vous n’avez rien trouvé où l’on puisse mieux s’installer pour pouvoir dormir quelque part ? demande le bibliothécaire.

- Non désolé, pourtant on a marché très longtemps. C’est pourquoi on a mis un temps fou pour revenir ici.

- Moi par contre oui, c’est une grande clairière, on pourra aisément s’y installer et se mettre à l’abri sous de vieux chênes qui sont là-bas, intervient le brun.

- Et bien pourquoi n’y allons-nous pas maintenant ? On peut laisser un message gravé dans un tronc pour leur indiquer où se trouve cette fameuse clairière ! propose Neeva.

- Nan, on bouge pas d’ici tant que les autres ne nous ont pas retrouvé, refuse l’osanais.

- Et surtout, on doit attendre que Savanna se réveille, ajoute Alder.

- Elle te plaît bien cette petit elfe blonde, hein ? S’en amuse Duncan. Tu dors avec elle, tu ne la quittes plus. On dirait que tu es tombé amoureux ! C’est vrai qu’elle est jolie mais de là à …

- C’est bon, laisse-le tranquille … S’exaspère Neeva. Tu n’es pas obligé de lui répondre Alder. Il n’en vaut pas la peine.

- Elle est très bien foutu même. Par contre, mon coco, tu ne pourras pas la mettre dans ton lit avant bien longtemps. Car si elle couche avec toi, cela signifie que tu deviendras son mari et le jour où tu la tromperas avec une autre femme, ça en sera fini pour toi !

- Je n’ai pas l’intention de … essaye de se justifier l’elfe.

- Oui, oui c’est tous ce qu’on dit. Mais après …

- C’est bon ça suffit ! Tu ne peux jamais t’arrêter toi ! gronde la jeune femme. Et puis elle est pas si jolie que ça …

- Quoi ? Qu’est ce que tu as dit ? ne comprend pas l’osanais.

- Non rien … 

- Mmmmh …

- Tiens, on dirait qu’elle émerge, note Duncan.

- Savanna ! Vous allez bien ? Demande Alder, un peu inquiet.

- Ou … Ou suis-je ?

- Nous sommes dans la forêt bordant le village de la compétition. Nous en sommes partis car tout le monde a disparu sauf nous. Nous essayons d’aller chercher de l’aide au château d’Axion, le roi d’Athalée. Je m’appelle Alder et nous vous avons retrouvé, mes amis et moi, coincée sous un lit. Vous vous rappelez ?

- Oui … Je crois, dit-elle en s’asseyant. Comment vous appelez-vous ?

- Neeva.

- Duncan pour vous servir.

- Haldir.

- N’essayez pas de lui adresser la parole, c’est un raciste des elfes, prévient Duncan.

- Ok …

- Alors … Est-ce que vous vous souvenez pourquoi vous étiez coincée sous un lit ? C’est étrange quand même ! s'exclame Neeva.

- Moi, j’aurais peut-être ma petite idée … Sourit l’osanais.

- Pardon ? ne comprend-t-elle pas.

- Laissez, et expliquez-nous. L’encourage le bibliothécaire.

- Eh bien … Moi et mes amies voulions simplement déplacer le lit quand une vive lumière blanche apparut. A partir de là, c’est le trou noir. Mais si vous me dites que tout le monde s’est envolée, c’est peut-être dû à cette lumière et à ce moment-là, je me suis retrouvée seule à porter ce lit qui m’a écrasé.

- Donc, ce serait une lumière qui aurait fait disparaître tous ces gens ? Mais c’est n’importe quoi ! s’étonne la jeune femme brune. Comment cela est-ce possible ? Un magicien aurait causé tout ça ?

- C’est bien ce que je me demande. Avez-vous des magiciens qui souhaiterez la disparition de 20 000 personnes lors du tournoi d’Archaïe ? Questionne Alder.

- Non pas que je sache. Ce sont tous des sages qui œuvrent pour le bien de l’humanité, répond Haldir.

- Et des autres races, ajoute Duncan. Et moi non plus, je n’en connais pas.

- Il faut à tout prix en référer au roi Axion, son fils faisant parti des disparus, je pense qu’il voudra lui aussi connaître la raison à tout ce bazar.

- Il faudrait aller chercher les autres maintenant, dit Haldir. Tu viens avec moi Duncan ?

- Ouais, j’arrive … Souffle-t-il pensif.

- Maintenant que l’on est que tous les deux, tu peux m’expliquer pourquoi elle lui a fait ça ? interroge Haldir.

- De quoi tu parles ? ne comprend pas Duncan.

- Est-ce que tu sais dans quel état il était pendant des mois ? Avec Anton, on a tout fait pour qu’il puisse enfin l’oublier, et ça pas était facile. Mais ce que je n’ai jamais compris c’est pourquoi elle l’a abandonné de cette façon sans lui dire au-revoir ou lui donner une quelconque justification, continue-t-il.

- Tu n’as qu’à demander à ton roi, répond simplement son interlocuteur.

- Et pour quelle raison ?

- Va le voir. Dans toute cette histoire c’est plutôt elle, la victime. Alors cesse de la blâmer, veux-tu ? Finit l’osanais peu enclin à continuer cette discussion.

 Il s’arrêta et soupira en regardant tout autour de lui.

- Ca ne sert à rien, cela fait bientôt quatre heures que l’on marche et je crois bien qu’on tourne en rond. On n’est pas loin du camp, regarde, fit un signe de tête Duncan en direction d’un tronc où était gravé un symbole avec une flèche juste en-dessous. On devrait rejoindre les autres …

- C’est toi qui dis ça ? s’étonne Haldir. Mais ta sœur ? Qu’est-ce que tu en fais ?

- Arrête de me parler d’elle, s’il te plaît, je suis déjà assez inquiet comme ça. Il vaut mieux, je pense, reprendre les recherches demain avec tout le monde quand il fera jour. Ce sera moins dangereux, personne ne sait ce qu’il y a dans ces forêts.  

- C’est comme tu veux.

Haldir voulait se montrer confiant, Anton était quelqu’un de très intelligent, si jamais il lui était arrivé quelque chose, il fera tout pour s’en sortir. Galdor et Fitz sont des costauds, même s’il n’apprécie pas énormément son compatriote qu’il trouve beaucoup trop sûr de lui, le jeune homme sait qu’il pourra être aidé par le nain qui n’est pas aussi bête qu’il en a l’air. Ils ne savent rien de Fitz car il n’a rien voulu leur dire, mais il a confiance en lui. Par contre, pour Akane, une fille seule au milieu de la forêt qui n’est pas très à l’aise au combat, Haldir est assez inquiet. Et malgré ce qu’il pense d’elle, il n’aimerait vraiment, mais vraiment pas qu’il lui arrive malheur. Car Eraldion ne s’en remettrait pas … 

C’est avec regret qu’Haldir mena ses compagnons à la clairière qu’il avait découvert un jour plus tôt. Ils avaient auparavant laissé un message gravé dans un tronc d’arbre pour prévenir, leurs amis disparus, de la direction qu’ils prenaient afin qu’ils puissent les rejoindre facilement. Et ainsi, tous les cent mètres, Haldir laissait une croix derrière eux, comme le faisait le petit poucet pour retrouver son chemin. Le voyage aurait pu être silencieux tout le long, mais c’était sans compter les jérémiades d’un certain osanais qui ne faisait qu’embêter son monde. Et encore, embêter était un mot trop gentil … Le brun retenait son envie de le frapper une bonne fois pour toute pour le faire taire car depuis un petit moment déjà, Duncan les accusait de partir sans porter secours aux autres, qu’ils auraient plutôt dû rester là-bas à les attendre.

« Je ne bougerais pas d’ici ! Partez sans moi si vous voulez mais moi, je vais les chercher !! S’exclame d’ailleurs celui-ci.

- Alléluia !!! On va pouvoir enfin être en paix ! s’en réjouit Haldir.

- Tu ne devrais pas partir seul, essaye de le raisonner Savanna qui avait repri du poil de la bête. La marche lui faisant un bien fou.

- De plus, tu étais d’accord avec nous avant de partir, ajoute Alder. Pourquoi changes-tu d’avis si vite ?

- Je n’ai pas à me justifier devant toi, l’elfe !

- Duncan … Essaye de comprendre. Vient avec nous, au moins là-bas, on sera plus tranquille pour discuter de ce que l’on va faire, argumente Neeva.

- Je ne partirai pas sans ma sœur ! Continue-t-il sur sa lancée. Et arrête de vouloir toujours me couver ! Je suis grand, je n’ai pas besoin de toi ! Ou alors, je te le ferais savoir ! »

Neeva se tut, elle avait essayé tant bien que mal de changer son caractère de merde car elle l’appréciait beaucoup cet idiot. Pourtant, malgré toutes les crasses qu’il a bien pu lui faire, elle a toujours été là quand il avait besoin d’elle. Mais, à présent, elle est fatiguée de faire ces efforts pour lui et comme sa sœur n’est plus là, il va finir par se retrouver tout seul …

« Pas mal … Même pas mal … Je n’ai toujours pas mal … en soupire de désespoir Eraldion. Tu devrais peut-être essayer de taper plus fort Eris. Enfin, je dis ça, je dis rien …

                - Mais je suis à fond ! Grogne celle-ci. Punaise ! Arrg !! Rage-t-elle. Et là ? Tu as senti quelque chose ?

               - Toujours pas. Votre problème, à vous les elfes de la forêt noire, c’est que vous ne vous servez que de vos jambes. Certes vos coups de pied sont redoutables mais pour ce qui est du poing … C’est tout autre chose. Il va falloir améliorer ça. Je suggère que tous les matins tu me fasses des pompes …

                - Mais oui, bien sûr, maugrée Eris. Je n’ai que ça à faire …

           - Tu comptes vraiment t’aventurer dans cette forêt à la recherche du « lieu miroir » sans savoir te battre au corps à corps ? Demande le prince. Mais tu ne vas jamais y arriver ! Que feras-tu quand un de ces voleurs te coinceras entre lui et un arbre si tu ne tapes pas assez fort ?

                - Je lui mets un coup de genoux bien placé dans ses roubignoles ! Répond-t-elle sans hésitation.

                - Pas mal, mais entraînes-toi quand même ça ne te fera pas de mal.

                - ERALDION !! ERIIIISSSSSS !!! Hurle en courant vers eux comme une dératé Courtney.

                - Tiens, qu’est-ce qui lui arrive ? S’étonne Eraldion

                - Eh ça va ? Pourquoi es-tu toute excité comme ça ? Lui dit-il.

                - Ils sont là ! Ils sont là ! S’exclame-t-elle le sourire remontant jusqu’à ses oreilles.

                - Hein ? Ne comprend-t-il pas. Qui ? Les voleurs ? Ne t’inquiètes pas, on va …

                - Mais non ! Le coupe la jeune femme blonde. Je parle de vos amis !! Ils ne vont pas tarder d’une seconde à l’autre ! Nos soldats les ont pratiquement tous retrouvé ! Il y en quelque uns qui se sont encore égarés mais ne vous en faites pas, on continue les recherches !! »

Eraldion n’en croyait pas ses oreilles. Il allait revoir Haldir et Anton ! Ainsi que tous les membres de son groupe ! Il était tellement heureux qu’il ne savait pas s’il devait hurler de joie ou prendre Courtney dans ses bras pour la remercier …

                - Merci … Merci pour tout, ne sut-t-il pas quoi répondre.

                - C’est normal, sourit son amie. On aide les gens dans le besoin ici. Et puis, vous apporterez beaucoup en restant avec nous.  

Le jeune homme ne répondit pas et fixa d’un regard presque vide la sortie du village. D’une seconde à l’autre, ses amis allaient entrer et ils pourraient être à nouveau tous les trois. Les inséparables. Ensuite, ils trouveront une solution pour enfin rentrer chez eux. C’était trop beau pour être vrai …