***

Alors qu’il était affalé sur son canapé, à se ronger les ongles à cause de ce que sœur traversait en ce moment, Eas entendit quelqu’un toquer à la porte d’entrée. Ne pouvait-on pas les laisser tranquille lui et sa famille pour au moins une journée ? S’exaspéra-t-il. Ce n’était sûrement pas ses amis qui étaient prévenus de ne pas venir le voir tant qu’il ne faisait pas le premier pas. Alors qui était cet importun ?

« Safia ? S’étonna-t-il en ouvrant la porte dans l’intention de virer la personne se trouvant derrière. Mais il fut pris au dépourvu en découvrant la jeune femme.

-          - Bonsoir Eas, je ne vais pas t’embêter très longtemps, il fallait juste que je te parle de ce qui s’est passé l’autre soir.

-          - Je t’écoute, dit-il exaspéré sachant très bien que ce qui allait suivre n’allait pas être réjouissant.

-          - Je suis fiancée, tu le sais et je ne peux me permettre d’avoir un amant. Il faut qu’on cesse de se voir. Je ne dis pas que je ne ressens rien pour toi mais je suis déjà engagée et je ne peux revenir en arrière. Surtout que je l’aime lui aussi …

-          - …

-          - Tu ne dis rien ?

-          - Que veux-tu que je te dise ? Dit-il comme s’il s’en moquait royalement. Me faire presque largué, même si nous ne sommes pas sortis ensemble, et en plus avoir une sœur dépressive, je m’attends encore à tout …

-          - Pourquoi Thétys est-elle dans cet état ? S’inquiéta-t-elle en entrant dans la demeure sans demander l’avis d’Eas. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

-          - …

-          - Eas !

-          - Elle s’est faite agressée, avoua-t-il penaud.

-          - Ou est-elle ? Demanda-t-elle sans entendre.   

-          - En  haut, dans sa chambre.

-          - Tu pourrais nous laisser seules s’il-te-plaît ? Il faut que je lui parle.

-          - Je ne crois que tu puisses l’aider.

-          - Il m’est arrivé la même chose, je pense que je peux comprendre ce qu’elle traverse en ce moment, conclu-t-elle en montant les marches de l’escalier. »

***

« Almarien ? L’appela Hedrin, le demi-frère d’Eris qui était arrivé aujourd’hui à Ambre en même temps que sa mère.

-          - Bonjour Hedrin, le salua-t-elle en essayant de dissimuler son désarroi.

-          - Je peux m’assoir à tes côtés ?

-          - Oui, bien sûr.

-          - Est-ce que ça va ? Tu n’as pas l’air bien … Je suis allée voir ta sœur juste avant qui m’avait dit que je pouvais te trouver ici. Elle est inquiète à ton sujet. Elle m’a appris que depuis la disparition de votre frère, tu te renfermes sur toi-même. Tu ne sors plus du château, tu ne vas plus voir tes amis … Je veux que tu saches que je suis là désormais, si tu veux te confier à quelqu’un d’autre qu’à un des membres de ta famille …

-          - C’est très gentil de ta part, mais je ne pense que tu me seras d’une grande aide …

-          - Tu sais, moi aussi j’ai perdu quelqu’un … Ma sœur, Eris …

-          - Je suis désolée, s’excusa-t-elle honteuse.

-          - Tu n’es pas seule à traverser ça …

-          - Alors ça ne te fait rien de ne pas savoir ? On ne sait même pas s’ils sont morts ou vivants ! Craqua-t-elle. C’est pire que d’être sûr qu’ils nous aient quittés !

-          - Hé … La prit-il dans ses bras. Calme-toi … Je t’en prie Almarien … Eraldion n’aurait jamais voulu que tu te mettes dans cet état à cause de lui …

-          - Qu’est-ce que tu en sais …

-          - Ce n’est pas son genre, affirma-t-il. Et tu le sais aussi bien que moi. A ma place, il t’aurait déjà engueulé de rester ainsi à moisir dans ce château, en ayant aucun but dans la vie. Et après tout je suis sûr qu’ils sont vivants. Eraldion et Eris ne sont pas si faciles à tuer, t’en penses quoi ?

-          - Tu as raison. Il faut que je me ressaisisse !

     - Voilà ! Je préfère ça, lui sourit le jeune elfe. »   

***

Stadiumx & Taylr Renee - Howl at the Moon

Dans les nouveaux quartiers des rescapés, une crémaillère avait lieu. L’endroit leur plaisait bien et ils avaient investis leurs nouvelles demeures avec joie. A table, installée dehors pour l’occasion, des convives rigolaient et se racontaient des anecdotes croustillantes sur la vie de chacun d’entre eux.  Les compagnons d’Eraldion arrivaient à faire rire Dwalin qui pourtant, avait encore du mal à la suite de la disparition de son frère jumeau. Mais les amies d’Eris n’hésitaient pas à s’occuper de lui pour lui changer les idées. D’autres s’amusaient à action-vérité, confortablement installés dans des bancs et des chaises de salon d’extérieur.

Maria s’est rapidement liée d’amitié avec Arturo et Elfwyne qui étaient vraisemblablement sous son charme. Mais lequel allait pouvoir avoir les faveurs de la dame ? Nul ne le savait pour le moment. Ceci amusait fortement Loukas qui tenait compagnie à son ami Andreas. Ce dernier, s’ennuyait et n’avait pas la tête à faire la fête ce soir, en sachant qu’Eas et Thétys traversaient des moments difficiles.

« Tu devrais penser à autre chose, le conseilla le jeune homme blond.  

-          - Et comment ? En me soûlant ? Râla-t-il.

-          - En voilà une bonne idée ! Aller tiens, cul sec ! Lui ordonna-t-il en remplissant son verre de vin rouge.

-          - T’es malade …

-          - C’est pour ton bien, laisse-toi aller pour une fois … »

Andreas lui obéit, et ce sont deux, puis trois, puis quatre bouteilles de vin que les deux compères terminèrent en un temps record. Complètement soûl, Andreas proposa à Loukas de rejoindre les quelques personnes assises non loin de là, qui semblaient jouer à des jeux rigolos, selon ses propres mots.

Quand Eris les vit arriver, elle prévint Eraldion afin qu’il sache que deux nouveaux joueurs étaient arrivés.

« On peut jouer avec vous ? Demanda Loukas qui semblait moins éméché que son comparse.

-          - Vous savez ce que c’est au moins ? S’enquit Ioreth.

-          - Non, c’est quoi ?

-          - Action-vérité, répondit Niria, une des elfes de la Forêt Noire. Vous connaissez les règles ?

-          - Bien sûr qu’on connait les règles ! S’offusqua Andreas. A qui c’est le tour ?

-          - Eric, annonça Dan. Alors qui choisis-tu ?

-          - Tiens, beh je vais choisir un des petits anciens ! Loukas ! Action ou vérité ?

-          - On va commencer doucement, vérité !

-          - Petit joueur, se moqua Andreas.

-          - On verra quand ce sera ton tour, déclara Satna.

-          - Enchanté de faire votre connaissance madame, mais je peux vous promettre que ce soir je ne ferai que des actions ! Ce sera peut-être une chance pour toi d’avoir un de mes baisers, lui adressa-t-il son sourire le plus craquant. Satna se tue aussitôt, le feu aux joues. Eris, exaspérée face à la réaction de son amie, leva les yeux au ciel. Les elfes de la Forêt Noire étaient censés être des femmes fortes, non des adolescentes intimidées devant de parfaits inconnus, aussi beaux soient-ils.

-          - Qu’est-ce que je pourrai te demande, réfléchit Eric. Es-tu content de la venue des nouveaux ? J’entends par-là, si dans le nouvel arrivage de jeunes femmes, l’une d’elle te plaît ?

-          - Oui, j’en suis ravi. De nouvelles têtes ne font pas de mal à la cité, au contraire !

-          - Très bien. Maintenant Loukas, choisit qui tu veux, lui dit Courtney.

-          - Andreas !

-          - Action.

-          - Embrasse Courtney pendant 10 secondes, pas plus, pas moins. »

Etant habitués, les deux ‘occasionnels’ amants se rapprochèrent afin d’échanger un langoureux baiser. Personne n’était gêné puisque que tout le monde savait qu’ils sortaient quelques fois ensemble, depuis que la jeune terrienne avait répondu à une vérité que son meilleur coup était Andreas.

« Bien, Dan c’est ton tour ! Dit le beau brun.

-          - Vérité.

-          - Es-tu intéressé par une fille ? Et si oui, qui est-ce ?

-          - …

-          - Aller ! Dan ! Lui donna un petit coup de poing dans le bras, son amie Courtney.

-          - Pénélope, avoua-t-il honteux.

-          - Attends, l’aristocrate ? S’étonna Andreas. C’est mort, mon ami, laisse tomber.

-          - Je le sais déjà … Se désola Dan.

-          - Bah, ce n’est pas grave ! Le réconforta Courtney en passant son bras sur son épaule. Comme dit Eric, il y a un nouvel arrivage de viande fraîche ! Plaisanta-t-elle.

-          - Eris ?

-          - Vérité.

-          - Pfff … Se moqua Andreas en la toisant. Ce soir, il était motivé pour la contrarier, il se sentait d’attaque. Elle l’ignora complètement.

-          - Quel genre d’homme te plaît ?

-          - Alors … Ce qui est certain, c’est que je ne veux pas qu’il soit macho, imbu de lui-même, arrogant, brun aux yeux bleu et mate de peau, conclu-t-elle en lançant un regard noir à Andreas.

-          - Bien bien, dit Loukas en essayant de calmer l’atmosphère devenue tendue. Qui est le prochain ?

-          - Courtney, choisit-elle.

-          - Euh … Action, pour changer. Eris sourit face à cette réponse, Courtney regretta immédiatement ses paroles.

-          - Embrasse Eraldion pendant 20 secondes. »

L’annonce tomba et un malaise s’installa immédiatement entre les deux jeunes gens. « Motive-toi Courtney, je compte, lui assura la demi-elfe. ».

Eraldion cessa de respirer quand il sentit la main de Courtney dans la sienne. Son autre main fut sur sa joue et il sentit le souffle chaud de la jeune femme contre ses lèvres. Le cœur battant, il attendit. Coutney posa enfin délicatement ses lèvres sur les siennes et commença à l’embrasser tendrement. Eraldion lui répondit, jouant le jeu tandis qu’Eris comptait à voix haute. Elle devait être fière de son coup, celle-là, râla-t-il. Mais en même temps, il était plutôt content. En fait, cela fait assez longtemps qu’il n’avait pas embrassé une femme, la dernière étant Akane. Il n’était pas du genre à sortir avec de nombreuses femmes pour passer le temps comme le semblait être Andréas.

« 6, 7, 8, continua Eris ». Eraldion poussa un peu plus son exploration, et donna le rythme. Etre aveugle, lui avait décuplé ses autres sens et il savait que Courtney était intimidée par ce baiser, tout comme lui. « … 20 ! ».  La jeune femme se retira immédiatement, le souffle court et reprit sa place. Eraldion reprit ses esprits et se rassit convenablement.

« Pourquoi il a fallu que ce soit lui qu’elle embrasse pendant 20 secondes, râla Andreas à son ami Loukas.

-          - Serais-tu jaloux ? Se moqua-t-il.

-          - Te fou pas de moi, tu le sais très bien …

-          - Andreas ! L’interrompt la jeune femme en question.

-          - Oui ?

-          - Action ou vérité ?

-          - Ah, euh … Action !

-          - Embrasse Dan pendant 30 secondes.

-          - Très drôle …

-          - J’ai dis embrasse Dan pendant 30 secondes, répéta-t-elle.

-          - C’est mort, refusa-t-il catégoriquement. J’embrasse pas de gars moi.

-          - C’est le jeu. Tu n’as pas le choix.

-          - C’est hors de question !

-          - Petit joueur, déclara Eris. Je croyais que toi au moins, tu ferais toutes les actions ! Tu me déçois beaucoup !

-          - Je me casse, vous êtes complètement barge !

-          - Regarde, ce n’est pourtant pas compliqué ! S’exclama-t-elle avant de fondre sur les lèvres de Dan pour l’embrasser passionnément. »

Le pauvre garçon, d’abord choqué, ne sut pas quoi faire. Puis, finalement, il se détendit et répondit au baiser de la demi-elfe de bon cœur. Ce n’était pas tous les jours qu’une si belle femme l’embrassait après tout !

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FIN DE LA MAJ 12 !!

Et un couple en moins ! Neeva et Duncan s'est terminé ! 

Alors que dans l'autre monde, Eris essaie d'arranger le coup entre Eraldion et Courtney, mais est-ce que ça va marcher ?

Découverte de l'hôpital et des guérisseurs, futur métier de Courtney, ce qui signifie nouveaux persos !

Andreas et Eas ne sont pas très joyeux en ce moment à cause de ce qui s'est passé avec Thétys. En parlant d'Andreas, il ne risque pas de refaire ami-ami avec Eris ! Ces deux-là ne peuvent pas s'empiffrer !

La compagnie fait de son mieux pour aider à reconstruire la capitale d'Athalée et soigner les blessés. Les capsules de cyanure ont fais leur apparition et font douter les grands chefs de la Terre du Levant. Vont-ils réussir à comprendre que ce poison vient d'un autre monde, la Terre ?

Bisous à tous et n'hésitez pas à laisser des coms pour me dire ce que vous en pensez !

Isiis.

Willow : Ouep, Eraldion a pas de chance. Imagine, peut-être qu'il ne le saura jamais ! En même temps, je vois pas trop comment on peut le mettre au courant ... Ah tu apprécies Dan ? C'est vrai qu'il est tout mimi :) Et tu es de quel côté ? Andreas ou Eris ?

« Alors ? On se sent mieux ? Demanda Elenwe à son sauveur, le capitaine des soldats athaléens qui se reposait à l’infirmerie.

-          - Je m’en sortirai on dirait, esquissa-t-il un sourire. Les elfes sont une bénédiction. Ils m’ont sauvé la vie.

-          - Tout comme vous avez sauvé la mienne. Je vous en remercie.

-          - C’était mon devoir, princesse. Un autre soldat en aurait fait de même.

-          - Vous ont-ils dit combien de temps vous deviez encore rester allongé ? S’enquit-elle.

-          - Quelques jours. Mes côtes ont bientôt fini de se ressouder.

-          - Et que comptez-vous faire après ?

-          - Retournez à mon poste bien sûr.

-          - Capitaine …

-          - Appelez-moi Derek, princesse, la coupa-t-il.

-          - Derek, vous devriez prendre des jours de repos, mon père le comprendrait si je lui demandais.

-          - Je ne veux pas me reposer si je suis en pleine possession de mes capacités, refusa le capitaine. Et si jamais nos ennemis revenaient et que j’étais rentré chez moi ? Vous aurez besoin de moi et vous le savez.

-          - Je suis sûre que d’autres soldats seraient ravis d’assurer ma protection.

-          - Vous n’avez pas besoin de protection, vous avez besoin d’entraînement. Vous devez savoir vous défendre toutes seules, vous et votre sœur. On ne sait jamais ce qui peut arriver ...

-          - Merci du conseil, je demanderai à mon père de nous trouver un bon professeur. A moins que … Elenwe eut soudain une idée.

-          - Oui ? Demanda-t-il intéressé.

-          - Si vous ne voulez pas rentrer chez vous, auprès de votre famille, et que je ne veux pas que vous rejoignez vos soldats tout de suite, on pourrait trouver un arrangement …

-          - Vous voulez que je vous entraine ? Comprit-il.

-          - C’est d’accord ?

-          - Voyez-ça avec votre père …

-          - Très bien. Préparez-nous quelques exercices, car dès que vous sortez d’ici, vous êtes notre professeur. »

La jeune sœur d’Elenwe, Almarien, était accoudée au balcon de sa chambre. Ses pensées étaient toutes centrées sur son frère Eraldion qui avait disparu depuis un mois maintenant. Malgré les conseils de son ami Hedrin, elle ne pouvait s’empêcher de se faire un sang d’encre. Soudain, quelqu’un toqua à sa porte.

« Qui est-ce ? Demanda-t-elle intriguée.

-          - C’est moi, Haldir.

-       

           - Haldir ? Elle lui ouvrit la porte. Que fais-tu ici ?

-          - Je suis venu voir comment tu allais, répondit-il tout naturellement. Je peux entrer ?

-          - Oui … Oui bien sûr, bredouilla-t-elle.

-          - Comment tu te sens ? S’inquiéta-t-il tandis qu’il furetait dans la chambre de la jeune fille.

-          - Ça peut aller … Dit-elle tout en refermant la porte derrière elle.

-          - Tiens, ce n’est pas la peluche que nous t’avons offerte pour tes 11 ans avec Eraldion ? Se rappela-t-il tout en la prenant.

-            - Oui c’est bien ça, s’approcha-t-elle de lui. Comment cela se fait-il que tu t’en souviennes ?

-          - Évidemment que je m’en souviens ! C’était comme si c’était hier ! On avait 15 ans à l’époque et on se baladait à Ambre pour te trouver un cadeau. Quand j’ai vu ce petit ourson j’ai su qu’il était parfait pour toi. Tu as toujours adoré les animaux … lui sourit-il avec bienveillance.

-              - Donc logiquement, à mon prochain anniversaire, tu m’offriras un chien ? Dit-elle tout en reposant l’ours en peluche sur la commode, après lui avoir pris des mains.

-          - Pourquoi pas un chat ? Lui proposa-t-il.

-          - Non, je préfère les chiens. C’est Elenwe qui aurait préféré un chat. Il lui faut un animal qui se débrouille tout seul. Elle n’aurait pas le temps de s’occuper de lui …

-          - …

-          - Je suis désolé Haldir, je pensais que …

-          - Non, c’est bon t’inquiète. C’est oublié, la rassura-t-il en forçant un sourire.

-          - Tu en es sûr ? Lui prit-elle les mains.

-          - Oui, oui … Je … euh … Ferais mieux d’y aller, déclara-t-il gêné en les enlevant.

-          - Ah d’accord. Oui, tu dois avoir plein de choses à faire …

-          - Oui, c’est ça, dit-il penaud. »

Haldir prit la direction de la porte, l’ouvrit et avant de sortir déclara : « Un chien donc hein ? Si j’en trouve un, je te la ramène d’accord ? Je le promets. » Ravie, Almarien lui sauta au cou, avant de le laisser finalement repartir.

Heureuse, elle se laissa tomber au sol, en glissant le long de la porte. « Merci Haldir, murmura-t-elle les yeux brillants. »