*Jason*

« Par là ! Criai-je à Raven en lui indiquant la direction à suivre.

-        Je me rappelle très bien où est l’entrée ! Merci !

-        Alors bouge-toi et cours ! »

            Même si je ne regardais pas derrière nous, j’entendais très distinctement les pas lourds du gars qui nous poursuivait. Avec un peu de chance, nous courrons plus vite que lui. Raven passa la première par le trou et je la suivi de près. Dès que je fus à l’extérieur, Raven m’arrêta : « Viens m’aider ! ». Je la vis pousser une caisse en bois afin de boucher le trou par lequel nous venions de sortir. Bonne idée !

            Je lui donnai un coup de main puis nous filèrent comme des flèches, n’attendant pas de voir si son plan de secours avait marché. Je n’avais jamais couru aussi vite de ma vie et je croie que Raven non plus.

            Nous ne nous arrêtâmes qu’une fois arrivés dans notre rue. Là, je m’effondrai sur l’asphalte, les bras grands ouverts. Raven s’assit près de moi, reprenant son souffle.

« Je croie que, l’année prochaine, je pourrai m’inscrire au club d’athlétisme de la fac !

-        Tu nous remets un gars comme celui qu’on vient de rencontrer et on gagne n’importe quelle course ! »

Je lui jetai un coup d’œil et nous explosâmes de rire.

« On l’a échappé belle Jason … Redevint-elle sérieuse après quelques minutes. Dans quel pétrin t’es-tu fourré ?

-        Dans un pétrin où je ne veux plus te voir. Allez, viens on rentre … »

Une fois arrivés au pied de la maison, je m’apprêtai à escalader quand …

« Jason ?

-        Quoi encore ?

-        Tu peux m’aider à grimper jusqu’à ma chambre ? Descendre c’était facile mais je n’avais pas pensé au retour …

-        Ooookkk, fis-je exaspéré en levant les yeux au ciel. Approche, je vais te lancer.

-        Me lancer ?

-        Je me mis en position : Oui, tu prends de l’élan, tu places ton pied au creu de mes paumes et je te hisse.

-        Oui, facile à dire …

-        Allez Raven, on n’a pas toute la nuit …

-        D’accord ... Je peux le faire, je peux le faire, se répéta-t-elle en s’éloignant pour prendre assez d’élan. »

A mon signal, elle fit demi-tour, courrut vers moi et plaça son pied au creu de mes mains. Je la poussai avec toute la force dont j’étais capable et à mon grand soulagement, elle réussit à s’accrocher à sa fenêtre.

« Aller ! Pousse ! Je l’encourageai. »

Avec du mal, elle réussit à se hisser à bout de bras et, tel un sac à patate, elle entra dans sa chambre. J’espère que ça n’a pas réveillé mes parents ou ma sœur. A mon tour, je grimpai le mur pour aller enfin me coucher et conclure cette nuit de dingue.