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    Enfin ils y étaient arrivés ! C’est exténués, que les rescapés débouchèrent dans la plaine bordant la forêt où ils avaient passé deux semaines. Galdor, reprenait un peu du poil de la bête mais devait toujours être soutenu par Haldir, et Akane transportée par son frère, passait tout son temps à dormir sur son dos. Ce-dernier refusait que quelqu’un d’autre que lui ne la porte, ce qui faisait qu’il avait autant de cernes que sa sœur.


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    Cela inquiétait bien évidemment Neeva mais elle se refusait à porter tout commentaire de peur de se recevoir les foudres de son amant. Elle restait donc aussi loin de lui que possible et discutait la plupart du temps avec ses congénères, Savanna et Alder.


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    Ce qui émerveillait Fitz, qui avait tout juste récupéré, c’était que les elfes pouvaient être aussi différents entre eux. Lui qui pensait qu’ils étaient tous pareils, mystérieux, pas très bavard, n’ayant aucun humour, il se trompait complètement. Neeva était au contraire la plus rigolote du groupe, arrivant toujours à faire sourire quelques-uns de ses camarades. Sans elle, Fitz ne doutait pas qu’il y aurait une ambiance morose.


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    Alder était l’archétype du chercheur même, une mine de savoir qui débattait de chose avec Androïmus qu’aucun être vivant des alentours ne pouvait comprendre. Mais c’était une personne de profondément gentil qui n’aimait pas le moins du monde les prises de têtes en général. Il était toujours prêt à rendre service, et évitait le plus possible d’énerver Duncan à cause d’une maladresse qu’il n’aurait pu empêcher.


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    Savanna, tout aussi gentille que le bibliothécaire n’était cependant pas aussi sensible que l’homme elfe. Elle n’hésitait pas à se défendre quand on la vexait ou se moquait d’elle. Que ce soit par les paroles ou les actes. Une de ces cibles favorites était Haldir qui faisait bien comprendre à tout le monde qu’il ne l’aimait pas du tout comme Alder et Neeva. Mais personne ne sut pourquoi il se déchainait autant contre elle.


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    Leurs disputes quotidiennes ennuyaient énormément le vieil homme de leur petite communauté qui avait autre chose à faire que d’essayer de les raisonner. Mais quand il y parvenait, c’était peine perdue car le lendemain, Savanna et Haldir remettaient le couvert. Une fois, ils ont du s’en occuper car l’elfe avait sorti sa dague de son fourreau dans l’intention de trancher la tête du jeune homme après qu’il l’ait traité de « sale pute qui couche avec n’importe quel chien galeux dès qu’elle est en manque ». Si Anton n’était pas intervenu en plaquant au sol la jeune furie, il n’en serait resté pas grand-chose de son ami d’enfance.

     

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    Anton, également fatiguée de leurs disputes incessantes, les avait pris à part tous les deux pour faire le point et éviter que cela ne se reproduise à nouveau. D’un commun accord, ils ont accepté cette trêve. En contrepartie, ils ne devaient plus s’adresser la parole ou s’envoyer des piques quand ils en avaient l’occasion. Anton n’a pas parlé de ce qu’il s’était passé l’autre jour à la clairière blanche. Selon lui, c’était un rêve, rien de plus, car à son réveil, il se trouvait dans la même position qu’au moment où il s’est endormi. Ce n’était que le fruit de son imagination, le désir de retrouver ses amis disparus.


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    « Venez, c’est par là, déclare un matin Androïmus reconnaissant la route qui menai à Ambre, où se trouvait le château du roi Axion. Demain matin, nous serons arrivés ». Ces simples mots amenèrent une vague de soulagement au sein de la communauté, ils allaient enfin revoir des visages familiers pour la plupart … Le sorcier jeta un œil à Anton, celui-ci malgré sa bonne nouvelle restait dans ses pensées. Il se doutait que cela avait un rapport avec le lieu miroir mais avant de lui en dire plus, ils avaient bien besoin d’aide et dans la capitale de l’Athalée, il était sûr d’en trouver.      


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                Le trio atlante et quelques autres jeunes gens discutaient dehors quand arriva Maria et Priam, son meilleur ami. Priam qui était aussi un des sbires de Paris était très mal vu par Eas et ses amis. Mais étant très souvent avec la belle jeune femme, l’aristocrate était toléré. Il avait fait connaissance de Maria en la regardant jouer une des nombreuses pièces qu’elle et sa troupe faisaient chaque mois. En effet, Maria est une actrice très renommée dans la cité et une des meilleures. Elle pouvait émouvoir n’importe qui, même les cœurs de pierre avec son interprétation d’Andromaque, qui par amour pour son frère, risquera sa vie pour lui dédié un enterrement digne de l’homme qu’il était.


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    « Salut tout le monde ! Comment allez-vous ? Demande-t-elle heureuse de les revoir après tout ce temps passé à Erebor, la deuxième ville atlante.

    - Maria ! Tu ne peux pas savoir à quel point nous sommes heureux de ton retour ! Se lève Eas pour enlacer son amie.

    - Je le savais que je vous manquerais ! Leur sourit-elle affectueusement.


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    - Je dois bien avouer que cela faisait bizarre de ne plus trop te voir à la maison au petit-déjeuner, se moque Thétys en la prenant à son tour dans ses bras. Elle aimait beaucoup Maria avec qui elle pouvait se moquer ouvertement de tous les garçons de leur entourage.

    - Allez viens là, ordonne Andreas à sa vieille amie. Maria, Eas, Loukas et lui se connaissent depuis l’enfance et ils ne se sont jamais quittés.

    - Alors, mon Dom Juan, qui est ta dernière conquête ? Je veux tout savoir !


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    - Je crois qu’il ne vaut mieux pas commencer par parler de ça, ricane Loukas. La dernière fois, ça ne s’est pas passé comme prévu !

    - C’est pas vrai ! N’en croit pas ses oreilles la jeune femme brune tandis qu’elle étreignait le blond. C’est qui qui a osé faire ça !

    - Une nouvelle, lui répond Eas, elle se nomme Eris. Une belle femme mate aux yeux bleus océan.


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    - Ouf ! Ca faisait longtemps que cela ne t’étais pas arrivé mon chou ! Dit-elle en lui prenant la tête par les joues. En effet, la seule femme à part Eris à lui avoir dit non, c’était elle et Andreas n’a plus jamais essayé de la séduire depuis. Mais qui sont ces nouveaux ?

    - Ce sont des guerriers, certains d’entre eux ont des oreilles pointus et d’autres sont de la taille de nos enfants mais il y en a qui nous ressemblent, répond Thétys.

     

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    - Ils sont nombreux ? S’enquit Maria.

    - Environ 20 000, répond le jeune homme.

    - Tant mieux, ce n’est pas avec nos braves gars que l’on va repousser encore bien longtemps les voleurs ! N’est-ce pas les garçons ? »


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    Priam qui était resté silencieux tout du long de la conversation, regardait d’un œil désintéressé, les hommes nouveaux riches et leur ami se défendrent contre les piques des jeunes femmes. Il soupira et se cala contre un arbre en espérant que cette petite réunion ne durerait pas trop longtemps. Lui et Maria avait prévu de se faire une balade à cheval puis de rejoindre Paris et Mykonos à la fin de la journée.

    « Eas, tu viens ? Il faut que je te dise quelque chose … Lui dit Maria.

    - Euh … Oui je te suis … Ne sachant pas du tout de quoi elle voulait bien lui parler. »

     

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    Il la suivi de l’autre côté d’une belle demeure et une fois seuls, elle vit volte-face et commença à l’embrasser. Eas répondit aussi fougueusement que le jour où ils ont fait l’amour pour leur première fois à tous les deux. Etant son premier amour, Eas a toujours ressenti quelque chose pour Maria, même après leur séparation car ils avaient décidé qu’il valait mieux pour eux d’être meilleurs amis qu’amant. Depuis, ils ne se voyaient que quand l’envie leur en prenait et en ce moment, le jeune homme pouvait ressentir le désir de son amie qui s’agrippait à lui comme si elle ne l’avait pas vue depuis plusieurs mois, ce qui était le cas.

     

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    « Attends, attends, Maria … Rompt-il le contact de leurs lèvres.

    - Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Si tu veux, on fait ça rapidement ! Puis elle se remit à l’embrasser en commençant à desserrer son pantalon afin de libérer l’objet de ses désirs.

    - Non, arrête, halète-t-il.

     

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    - Qu’est-ce qu’il te prend Eas ? Tu ne me désires plus ? Abandonne-t-elle finalement et en croisant les bras, le regard méfiant.

    - Si bien sûr que si, mais … Ne sait pas quoi lui dire le jeune homme.

    - Tu as rencontré quelqu’un ? Comprend-t-elle.

    - Je … Euh … C’est compliqué …

    - Elle t’intéresse mais tu ne sais ce qu’elle ressent envers toi, c’est ça ?

     

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    - Ouais, on va dire ça …

    - Prévient-moi quand tu en auras marre, tu sais où me trouver ! Lâche-t-elle nonchalamment en le quittant pour rejoindre les autres. »

     

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    Eas était soulagé qu’elle ne lui ait pas fait une crise de jalousie. Après tout, pourquoi aurait-elle fait ça ? Ils s’entendaient parfaitement et ne se voyaient seulement qu’en l’envie leur en prenait ! Il ne lui suffisait qu’à trouver quelqu’un pour le remplacer et Eas ne doutait pas une seule seconde qu’elle ne mettrait pas longtemps à le remplacer.

     

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    Sauf que ce n’était pas du tout ce que pensait Maria en ce moment même. Elle avait ravalé sa fierté devant lui mais ne supportait pas qu’une fille ait pu intéresser l’espace d’une seconde son meilleur ami. Elle avait été la seule femme de sa vie depuis toujours à part Thétys et sa mère, Mira. C’était qui celle-là ? D’où est-ce qu’elle venait ? De toute façon, elle le récupèrerait et ils pourront reprendre où ils en étaient et elle était prête à user de tous ses charmes pour le faire plier …


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    Non loin de là, Safia passait un bon moment avec Paris et Mykonos. Enlacé par son futur fiancé, elle rigolait des blagues du géant atlante. C’est vrai que Mykonos était grand, très grand. Le plus grand de tous les atlantes. Il doit être redoutable sur un champ de bataille pense-t-elle. Paris ne disait pas grand-chose préférant écouter sa petite-amie rire des blagues idiotes de son ami. Il adorait Safia et malgré l’amitié naissante entre elle et Eas, il était sûr qu’elle accepterait de l’épouser. Ce n’est pas parce qu’il lui faisait les yeux doux qu’il allait lui piquer sa petite-amie ! Foi de Paris !

     

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    Assis tranquillement dans l’herbe, il commença à lui faire des petits bisous dans la nuque. « Ah Paris arrête ! Lui ordonne-t-elle en rigolant. Ca chatouille ! ». Il ne lui obéit pas et continua son œuvre. Sachant qu’il allait se sentir de trop, Mykonos décida de s’allonger sur le sol et de faire la sieste par cette belle après-midi ensoleillée. « Paris, reprend-t-elle en essayant d’avoir une voie menaçante. » Mais rien n’y faisait, son futur fiancé continuait de déposer de léger baiser dans son cou et de temps en temps, il lui léchait le lobe de l’oreille.

     

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    Elle se retourna vivement pour qu’il arrête ses chatouilles et se retrouva nez à nez avec lui. Qu’est-ce qu’il était beau … Depuis sa convalescence, il ne s’était jamais montré aussi attentionné, sûrement pour se faire pardonner de leur dispute le soir de son anniversaire. Mais quand il a risqué sa vie pour elle, elle a tout de suite cessé de le haïr, à l’instant même où elle l’avait vu tombé après avoir reçu un coup de couteau. « Je t’aime, lui chuchote-t-il à l’oreille ».

     

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    Safia se jeta sur ses lèvres pour l’embrasser passionnément. Surpris, Paris en tomba à la renverse mais se laissa faire, ravi qu’elle prenne autant d’initiatives. Ils roulèrent dans l’herbe en se chatouillant jusqu’à ce qu’il se retrouve au-dessus d’elle.

     

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    Il admira son visage parfait avant de se pencher doucement vers elle. Les lèvres entrouvertes, la respiration haletante, elle attendait qu’il en prenne possession. Le bel aristocrate ne se fit pas attendre plus longtemps et l’embrassa tendrement, jouant avec ses lèvres. En voulant plus, elle mit ses mains derrière sa tête pour qu’il approfondisse son baiser. Paris savait que la moindre erreur pouvait tout faire foirer. Vierge, elle n’était pas encore prête pour certaines choses, il se contenta donc de caresser ses hanches tout en faisant ce qu’elle lui demandait silencieusement. Il aurait tant aimé effleurer ses seins de ses doigts mais ne sachant pas comment elle allait réagir, il se retint de le faire, se contentant d’apprécier ce moment tant privilégié.


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                Le lendemain, Akane commença à émerger doucement. Ce furent d’abord des grognements qui attirèrent l’attention de son frère et de ses amis Fitz et Galdor qui avaient refusé jusque-là de raconter ce qu’il s’était passé sans l’approbation de la jeune femme. « Duncan, murmure-t-elle d’une voix enrouée reconnaissant l’odeur de son jumeau. ».  Le jeune osanais la déposa immédiatement sur le sol pour qu’elle s’habitue à la soudaine clarté de la plaine, au contraire de la sombre forêt.

     

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    « Akane ! Akane ! Est-ce que tu vas bien ? Lui demande son frère très inquiet.

    - Laissez-la respirer un peu jeune homme, conseille Androïmus.

    - On va enfin savoir ce qui s’est passé ! Souffle Alder à l’oreille de l’elfe blonde.

    - Installons-nous ici pour la nuit, déclare Anton, le soleil commence à tomber. »

     

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    Ils acquiescèrent et chacun vaqua à ses occupations. Tandis que Neeva et Alder allait chercher du bois, Savanna et Anton allèrent chasser de quoi manger. Les autres restèrent à leur camp de fortune pour s’occuper des deux derniers blessés. Bien que Galdor affirmait qu’il allait bien, il fallait tout de même l’aider pour la toilette et c’est Fitz qui se porta volontaire pour aide son ami. Après ce qu’ils avaient traversé ensemble, une amitié sincère et profonde était née entre eux mais aussi avec Akane qui les avait soutenus du mieux qu’elle pouvait malgré ses propres souffrances. Les trois étaient liés à vie désormais par quelque chose que peu de gens pouvaient comprendre.

     

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    Après s’être désaltéré et rempli l’estomac comme il se dû, les garçons commencèrent leur récit. Quand Akane, se sentie capable d’aligner plusieurs phrases de suite, elle raconta son enlèvement. Puis chacun leur tour, ils commentèrent leur isolement dans la cabane. Quand ils en arrivèrent aux douleurs subies, chacun retint son souffle.


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    A la fin du récit de sa sœur, Duncan se leva d’un bond avant de se mettre à taper contre un des seuls arbres éparpillés dans toute la plaine. Sa main saignait mais sa rage était telle qu’il ne pouvait s’arrêter. Il ne comprenait pas pourquoi on pouvait faire autant de mal à quelqu’un sans défense. Tout ça à cause d’une chose dont ils ignoraient tout ! Putain de lieu miroir ! Qu’est-ce que c’était ? Ce devait être assez important pour qu’ils aient tabassé Galdor à mort et violer sa sœur en forçant Fitz à regarder.

     

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    Comme il rêverait de découper en petit morceau cet homme qui lui avait fait subir cela ! D’après la description des kidnappés, il était plus petit que les deux gardes et portait une capuche noire ainsi qu’un masque. Impossible donc à retrouver !

    « ET MERDE !! Hurle-t-il en frappant de nouveau le tronc de toutes ses forces. La douleur lui faisait lâcher quelques larmes mais il n’en avait cure.

     

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    - Duncan, calme-toi s’il te plaît … murmure Neeva en posant sa main sur son poing blessé.

    - Fou moi la paix toi ! L’éloigne-t-il d’un mouvement brusque pour se mettre à frapper l’arbre de son autre main valide.Je ne suis pas ton gosse ! Donc cesse de t’occuper de moi mais plutôt de ton cul !


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    Choquée, les larmes aux yeux, Neeva ne sut quoi répondre. Mais elle se ressaisit très vite et répondit d’une voie amère :

    - Très bien, si c’est ce que tu veux. Mais je te préviens, c’est la dernière fois que je fais un effort pour toi.

    - C’est ça, dégage, fit-il mauvais. »


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