*Morgan*

Oh mince pas lui … je fis aussitôt demi-tour en espérant qu’il ne m’avait pas vu … « Morgan ! Attend ! » Hé merde …

« Oui ? Fis-je une fois qu’il fut à ma hauteur.

-         Ça fait un moment qu’on ne s’est pas vu, tu m’évites à présent ? Me demande Taylor.

-         Non, je suis juste un peu surbouquée c’est tout, je réponds tout en récupérant des affaires dans mon casier.

-         Tu as prévu quelque chose ?

-         Oui je dois aller voir un ami, c’est assez important. Depuis mardi, tous les soirs après les cours, je vais à l’hôpital voir Blaine pour passer avec lui le peu de temps qui lui reste.

-         Dis-moi bonjour quand même, dit-il en m’embrassant. Baiser que je rompis aussitôt après que nos lèvres se soient à peine touchées. Mais qu’est-ce qui t’arrive ? Me demande-t-il surpris.

-         Je suis juste pressée, il faut que j’y aille là, commençai-je à m’impatienter.

-         Non ce n’est pas ça, depuis quelques jours, tu m’ignores complètement. On est sensé sortir ensemble merde ! J’ai tout accepté venant de toi ! Je ne t’ai pas forcé à coucher avec moi …

-         Encore heureux ! Ricanai-je.

-         J’ai accepté de te voir qu’à la fac et non dehors …

-         Bah si tu n’es pas content, largue-moi ! Je mets fin à la conversation plutôt agacée qu’il me fasse perdre mon temps alors que chaque minute passée avec Blaine compte plus que tout.

-         Tu sais très bien que ce n’est pas ce que je veux …

-         Bon ! Et bien à lundi ! Passe un bon week-end ! Lui dis-je avant de prendre la direction de la sortie.

Samedi 5 Décembre :

*Morgan*

            Cela fait 22 jours que Blaine nous a quitté. 22 putains de journées horribles que j’ai dû passer à faire semblant que tout allait bien. Et ce ne sont pas les vieilles photos de nous deux que je ne cessais de regarder sur mon ordinateur qui allait me faire sentir mieux. Des toc-tocs timides à ma porte me sortirent de ma rêverie. « Morgan ? ».

Je poussai un profond soupir, fermai la fenêtre de mon dossier d’images et autorisai ma mère à entrer. Depuis ce jour, je rentre de plus en plus souvent à la maison, manquant parfois des cours. Mais je m’en foutais. Ce que je ne voulais surtout pas, c’était croiser Emma qui devait être dans un état pire que le mien. La dernière fois que je l’ai vu, c’était à l’enterrement de Blaine…

« Un jeune homme est dans le hall d’entrée, il dit qu’il est venu te rendre visite, m’apprend-t-elle d’une toute petite voix. Il s’appelle ...

-         Taylor j’imagine ? La coupai-je. Qu’est-ce qu’il ne comprend pas dans « ne vient PAS chez moi » ?

-         Je le fais monter ? Peut-être qu’il est venu lui aussi t’apporter des cours comme Jesse ?

-         Ah non, ricanai-je, lui il n’est pas là pour m’apporter des cours ... Mais vas-y, dis lui de venir, dis-je lasse avant de me vautrer sur mon lit en prenant soin d’être dos à la porte.

-        Tu sais chérie, il est peut-être inquiet pour toi c’est tout ... Pour toute réponse j’émis un grognement et elle quitta ma chambre. »

Je l’entendis descendre les escaliers et s’adresser à mon visiteur pour lui proposer s’il ne voulait pas boire quelque chose avant de monter me voir. Il déclina poliment et quelques secondes plus tard, il fut à ma porte.

« Ça va ? Me demande-t-il visiblement gêné de pénétrer dans ma chambre sans que je l’aie invité.

-         Qu’est-ce que tu fou là ? Dis-je froidement sans répondre à sa question.

-         Je suis venu voir comment tu allais, vu que tu ne répondais pas à mes appels, ni à mes textos, entre-t-il en refermant la porte derrière lui. Par contre, Jesse, lui, tu l’autorises à venir pour t’amener les cours. Je peux savoir pourquoi ? S’indigne Taylor. Qu’est-ce que j’étais sensé faire ? A part demander à mon meilleur ami de tes nouvelles puisque tu ne m’en donnais aucune ? Et d’abord, pourquoi ce n’est pas moi qui dois t’amener les cours hein ?

-         Parce que, dis-je en me redressant vivement pour le regarder droit dans les yeux, à chaque fois qu’on se voyait, tu n’avais qu’une idée en tête, c’était de me fourrer ta langue dans ma bouche, sans savoir comment j’allais. Je viens de perdre quelqu’un Taylor ! Mais tu es si égoïste que tu ne te rendais pas compte à quel point je pouvais souffrir ! Non, monsieur préférait que sa petite-amie soit là pour lui faire des câlins pendant les interclasses, afin de montrer à tous ses amis son nouveau trophée de chasse ! M’exclamai-je au bord de l’implosion. Et après il vient râler ?!

-         Je ne l’ai su que deux jours après, que ton ex était décédé, m’explique-t-il le regard sombre. Désolé pour ça et désolé de ne pas m’être rendu compte que tu allais mal ! Je suis un con, je sais ! Je ne suis pas aussi parfait que Jesse, dit-il en accentuant sur son nom. Mais tu aurais pu me répondre ou m’envoyer juste un petit message pour me dire comment tu allais !

-         ...

-         Ecoute ... S’assit-il  près de moi, je sais ce que tu faisais les quelques jours avant sa mort et ... je te pardonne. Après tout, c’était ton premier amour et ... Je ne suis pas un saint non plus, même si je ne t’ai jamais trompé, s’empresse-t-il d’ajouter.

-         Et maintenant qu’il n’est plus, la voix est libre ? Grommelai-je.

-         Non ! Non ! Ce n’est du tout ce que je voulais dire ! Dit-il avec précipitation. Je... Je veux continuer avec toi Morgan. Et tu pourras demander à Jesse, je me suis comporter de manière exemplaire ! Je n’ai ni touché, ni regardé d’autres filles ! Je te le promets !

-         Tu fais ce que tu veux Taylor, j’en ai rien à cirer.

-         Et ce que je veux, c’est que tu viennes à ma fête ce soir, me prend-t-il la main. Ça te changera les idées tu verras.

-         Une soirée ? Mais t’es sérieux ? Tu crois vraiment que je vais venir à une de tes stupides soirées ? Répétai-je, ma voix s’étranglant. Je n’ai sûrement pas envie de festoyer Taylor ! M’exclamai-je.

      -     Je comprends, mais tu connais un meilleur moyen pour oublier, l’espace de quelques heures, tous tes problèmes ?

-         ...

-         Viens ce soir, ça te fera du bien. Je te ferai fumer avant si tu veux te sentir mieux, j’ai un ami qui m’en vend de très bonne qualité, me propose-t-il. Morgan ? Insiste-t-il voyant que je ne répondais toujours pas.

-         C’est à quelle heure ?

-         Je reste avec toi le temps que tu te prépares. On ira ensemble. »