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    KHS - Mirrors

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    Inquiète de n’avoir pas vu son ami depuis un moment, Eris sortit faire un tour dans l’intention de le retrouver. Elle l’aperçut finalement assis dans un pré, à priori perdu dans ses pensées. De toute façon que pouvait-il faire d’autre ? Il est vrai qu’il commence à passer outre son handicap, il ne se prend plus les pieds dans les tables comme avant, il ne se cogne plus aux portes ou aux murs, mais ses activités étaient dorénavant très réduites.

     

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    « Que fais-tu ici tout seul ? Lui demanda-t-elle.

    -          - Rien, je pensais à mes proches qui sont restés sur la Terre du Levant, reconnu-t-il sa voix.

    -          - Je peux m’assoir avec toi ?

    -          - Oui, bien sûr. Ca ne me fera pas de mal un peu de compagnie après tout.

    -         

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     -         - Comment vas- tu Eraldion ? On te ne voit pas souvent, ces jours-ci.

    -          Il soupira avant de finalement lui répondre : Je n’en plus Eris … Ne plus voir, alors qu’avant je le pouvais … Je pensais que j’y arriverai, que j’accepterai ce qui m’arrive mais ce n’est pas le cas … C’est …

    -          - Horrible, compléta-t-elle à sa place comprenant que le mal être de son ami n’était pas simple à vivre.

    -          - …

    -         

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     -       - Mais pourtant tu t’améliores ! Regarde, tu peux te déplacer sans l’aide de personne maintenant ! Tu n’as plus besoin d’être assisté ! Bientôt, tu pourras combattre à nouveau si l’envie te prend ! Je suis persuadée que si on perd un sens, les autres se développent !

    -          - C’est vrai que j’entends beaucoup mieux qu’avant, admit le prince.

    -          - Tu vois ! Je suis persuadée que tu nous seras d’une grande aide ! S’exclama-t-elle ravie de pouvoir lui faire voir son handicap autrement qu’une tare. Tu pourras repérer à distance des ennemis s’approchant furtivement de notre position ! Ou même leur faire croire que tu es inoffensif alors que dès qu’ils auront le dos tourné, tu leur trancheras la gorge !

    -         

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    -              - Des fois, ton enthousiasme me fait peur Eris, lui avoua-t-il en souriant.

    -          - Nous, les elfes de la Forêt Noire, nous grandissons dans l’art de la guerre. Depuis que je suis toute petite, on nous enseigne les meilleures techniques pour tuer un homme en moins de dix secondes.

    -          - Vous auriez été des adversaires redoutables lors du championnat d’Archaïe. Même Galdor et son équipe auraient eu du mal à se débarrasser de vous.

    -          - Et vous alors, vous n’auriez même pas tenu dix minutes à la première épreuve !

    -          - Quand même, râla-t-il.

     

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    -          - Tiens par exemple, si je n’étais pas intervenu, Courtney n’aurait fait qu’une bouchée de toi le jour où on l’a rencontré !

    -          - C’est vrai … dit-il avant de se murer dans un nouveau silence.

    -          - En parlant de Courtney, tu l’as revu depuis ? A chaque fois que je la vois, j’ai l’impression qu’elle fait tout pour m’éviter, elle ne veut pas nous parler tu penses ?

    -          - Elle s’en veut pour ce qui m’est arrivé, expliqua-t-il. Elle dit que c’est de sa faute si j’ai perdu la vu.

    -          - Ce qui est en partie vrai, maugréa la demi-elfe.


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    -          - Nous n’avons pas à la blâmer Eris, c’est moi et moi seul qui ai pris la décision de la sauver. Je me doutais bien que ce ne serait pas si simple, surtout avec une bête de cette taille. J’aurai très bien pu y laisser ma vie mais je n’ai pas hésité une seconde et je suis allé l’aider. Et si c’était à refaire, je ne ferai pas autrement. Et ce n’est pas parce que c’est Courtney, j’aurai agi de la même manière avec n’importe quel autre innocent.

    -          - Tu aurais fais un très bon roi, sourit-elle en lui caressant doucement la nuque. Tu sais, ajouta-t-elle, ses doigts trifouillant dans ses cheveux, si j’arrive à reprendre contact avec Anton, on pourra peut-être rentrer chez nous un jour. Au moins, nous aurions une chance.

    -          - Peut-être … Tu penses vraiment que j’aurais fait un bon roi ?

    -          - J’en suis sûre, sourit Eris. »

     

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    Elle l’enlaça chaleureusement comme pour le réconforter et cala sa tête sur l’épaule du jeune homme. Bercée par sa respiration, elle se laissa aller et ferma les yeux, le temps de profiter de ces quelques instants où ils n’étaient que tous les deux. Eraldion ne réagit pas, et préféra la laisser faire. Après tout, cela lui manquait d’avoir une présence féminine sur qui compter. Comme ses sœurs n’étaient pas là, il devait se rabattre sur Eris, celle avec qui il était le plus proche dans ce monde bizarre. Il y avait aussi Courtney, mais depuis quelques temps, elle se faisait discrète, ce qu’il trouvait fort dommage, car il devait bien avouer qu’elle lui manquait …

     

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    Ils passèrent donc le reste de la journée assis tout les deux, à parler de tout et de rien. De leurs plans si jamais ils venaient à rentrer chez eux. Puis, à la nuit tombée, Eris se proposa de lui décrire les constellations qu’elle voyait, sachant qu’Eraldion aimait beaucoup les observer avant qu’il n’ait l’accident. 


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    « Enfin te voilà ! Mais où étais-tu passée ? Dan et moi étions très inquiets ! Lui reprocha Eric.

    -          - J’étais allée faire un tour dehors … dit Courtney en passant devant lui dans l’intention d’aller prendre une bonne douche. Elle en avait bien besoin.

    -          - C’est quoi tout ce sang ? En ait-il interloqué une fois qu’il a pu mieux voir son visage.

    -          - Ce n’est pas le mien si ça peut te rassurer, répondit-elle sans s’arrêter pour autant, ce qui obligea Eric à lui emboiter le pas.

    -         

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                - Courtney ! Lui agrippa-t-il le bras, qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’as-tu fais !?

    -          - J’ai rencontré deux ou trois voleurs sur mon chemin.

    -          - Quoi ?! S’exclama-t-il. Mais pourquoi es-tu sortie ? Et toute seule en plus !

     

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    -          - Ce n’est pas la première fois que je fais ça. Je devais aller dans la forêt pour récupérer les plantes dont ont besoin les guérisseurs pour soigner leurs patients ! Et je suis une des seules à savoir à quoi elles ressemblent puisque les soldats ont autre chose à faire que « perdre leur temps », accentua-t-elle ces mots d’un ton légèrement méprisant, à chercher ces foutus herbes médicinales !

    -          - Tu aurais pu nous prévenir, nous t’aurions accompagné … Il aurait pu t’arriver quelque chose de grave … Tu as déjà failli mourir …  Si Eraldion n’était pas intervenu.

     

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    -          - Pour trainer avec moi un intello et un dépressif qui fait des cauchemars à chaque fois qu’il s’endort ? Le coupa la jeune femme. Non merci ! Depuis le début, je me débrouille toute seule, et m’entrainer au combat avec les atlantes me suffit amplement. Maintenant, je peux aller me rincer ? Ce serait très compréhensif de ta part. Et cesse de me parler d’Eraldion ! Je me sens déjà assez mal pour ce qui lui est arrivée, je n’ai pas besoin que tu me le rappelles !

    -          - …

    -          - A demain, conclu-t-elle avant de faire demi-tour. »

     

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    Courtney savait très bien qu’elle l’avait blessé en lui parlant sur ce ton mais elle pensait vraiment ce qu’elle lui a dit et il fallait que ça sorte. Elle adorait Dan et Eric mais ils n’étaient pas de ce monde et ne le seraient jamais. Ils ne sont pas capables de s’adapter, et elle doute qu’ils y arrivent un jour. Eric n’a toujours pas compris qu’il serait mieux pour lui d’avoir des notions en combat rapproché mais il repousse toujours l’échéance. Quant à Dan, lors d’un moment décisif, il pourrait flancher avant de donner le coup fatal, ce qui le perdrait. Il a vécu quelque chose de traumatisant et il refuse d’en parler, alors que ça ne pourrait lui faire que du bien.

     

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    Tandis qu’elle tournait à droite pour rejoindre son studio, elle s’aperçut que Dan était juste au coin et qu’il avait visiblement tout entendu. A sa vue, il baissa les yeux, comprenant que la jeune femme avait totalement raison à son sujet. Il n’était qu’un dépressif qui refusait d’avancer et préférait se perdre dans des bouquins qu’il avait déjà relus cent fois. Il ne l’interpella pas et choisit de la laisser passer, elle semblait exténué et avait besoin de beaucoup de repos.

     

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    « Les guérisseurs ont beaucoup de chance de t’avoir, lui avoua-t-il, sans toi, bon nombre de vieillards et d’enfants ne survivraient pas aux attaques des voleurs. On devrait tous prendre ton exemple.

    -          - Au contraire, je ne fais que des mauvais choix … ».


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    Une fois rentrée chez elle, Courtney inspira longuement, histoire de se calmer. Il fallait à tout prix qu’elle oublie ce qui s’était passé quelques heures plus tôt. Tuer un homme n’est pas toujours facile à supporter, alors trois … Elle se déshabilla et se dirigea d’un pas lourd vers la douche.

     

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    L’eau chaude lui faisait un bien fou à cet instant. Heureusement que les terriens ont pu trouver un moyen de chauffer l’eau que les atlantes maîtrisaient déjà à la perfection. Tous les canaux et les tuyaux avaient déjà été mis en place à leur arrivé. Son peuple n’a eu qu’à faire venir l’électricité et l’eau chaude. Au final, tout le monde était gagnant de ces échanges de connaissances.

     

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    Au bout d’une longue demi-heure, elle jugea qu’il était temps pour elle d’aller se coucher. Demain, elle devait rejoindre les guérisseurs assez tôt dans la matinée pour continuer à en apprendre un peu plus sur leur art. En effet, elle souhaitait faire ce métier si elle et ses amis n’arrivaient pas à rentrer chez eux, New-York. Ses pensées se tournèrent alors vers sa famille et ses amis qu’elle avait laissés là-bas, pensaient-ils qu’elle était morte ? C’était la chose la plus plausible.

     

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    Elle enfila sa nuisette après s’être séchée et sortit de la salle de bain. 

     

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    « Oh mon dieu tu m’as fait peur ! Qu’est-ce que tu fais là ? Demanda-t-elle à Eraldion qui était installé tranquillement sur son lit.

    -          - Je t’attendais, répondit-il simplement.

     

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    -          - Pourquoi ?

    -          - Pour savoir comment tu allais.

     

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    -          - Et tu n’aurais pas pu faire comme tout le monde, toquer à la porte ?

    -          - Je savais que tu aurais fais la sourde oreille en nous laissant croire que tu dormais déjà.

     

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    -          - Je … fut-elle surprise qu’il la connaisse si bien. Et bien, si j’ai mes raisons, j’aimerai que tu les respecte. Si tu as besoin d’aide, tu sais où me trouver. Et Eris est plus près de ton logement que moi.

    -          - J’arrive à me débrouiller seul maintenant, c’est pour cette raison que je vous ai libérer de vos obligations, comme tu dis, envers moi.

     

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    -          - Alors est-ce que tu pourrais me laisser dormir s’il-te-plaît ? J’ai eu une journée éprouvante.

    -          - Je sais, j’ai croisé Eric et Dan. Ils semblaient tourmentés. Je peux savoir ce que tu leur as dit pour qu’ils soient dans cet état ?

    -          - Maintenant, tu joues au psychologue, vu que tu n’as rien d’autre à faire ?! Cracha-t-elle sans réfléchir.

     

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    -          - … On va dire ça, murmura-t-il douloureusement.


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    -          - Je suis vraiment désolée Eraldion ! S’excusa-t-elle en s’asseyant près de lui. Je ne sais pas ce qui m’ait passé par la tête ! Je suis vraiment conne c’est pas croyable ! C’est entièrement de ma faute si tu as perdu la vue et je suis là à te reprocher …

    -          - Non tu dis juste la vérité, la coupa-t-il, même si elle fait mal à entendre. Il est vrai que je suis devenu inutile mais je te promets que je vais m’améliorer et que même Andreas ne pourra pas me mettre la pâté !

    -          - Pourquoi tu me parles de lui ? S’étonna-t-elle.

    -          - …

     

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    -          - Eraldion ? Elle prit son visage de sa main gauche afin qu’il sache où était le sien.

    -          - C’est que … C’est un des meilleurs combattants atlantes que je connaisse c’est tout !

    -          - Tu aurais mieux fais de citer Lucius, le commandant de l’armée.

    -          - C’est vrai, admit-il.

    -          - Alors pourquoi Andreas ? Insista-t-elle.

    -          - Mais j’en sais rien moi, se mit-il à bouder. Tu ne devais pas te coucher par hasard ? »

     

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    Courtney le contempla longuement perplexe. Etait-il au courant de ses aventures avec le beau brun ? Si c’était le cas, cela l’ennuierait, elle ne voudrait qu’il la prenne pour une fille qui nique comme ça, histoire de prendre du bon temps. Surtout après qu’elle ait dit à Eris et Eraldion que cette sex-friend avec Andreas avait pris fin un mois avant qu’ils n’arrivent ici.

    « Comment ça se fait qu’Eris ne soit pas avec toi ?

    -          - Elle se doutait qu’il fallait qu’on mette les choses à plat tous les deux, elle viendra te parler demain matin si tu veux bien. Tu nous manque Courtney, avoua-t-il. Ce n’est pas parce qu’on a retrouvé presque tous nos amis que tu n’es plus la bienvenue parmi nous. A bien y réfléchir, c’est depuis la sortie plage que tu as commencé à nous éviter, nota-t-il. J’ai fais quelque chose qu’il ne fallait pas ?

    -          - Je ne vous évite pas, je suis juste très occupée, mentit-elle à moitié.

    -         

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               - Mouais … Du coup, tu pourras passer la soirée avec nous demain ?

    -          - Oui bien sûr !

    -          - Super ! Sourit-il. Qu’est-ce qu’il était craquant quand il faisait ça, il ne manquait plus que ses yeux bleus et il ferait fondre le cœur de n’importe quelle fille …

    -          - Comment vont tes yeux ? Je … Je peux enlever ton bandeau ? »


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    Tandis qu’elle parlait, elle porta ses mains au nœud qui accrochait son bandage. Eraldion la laissa faire et ferma les yeux alors qu’elle lui retirait. Il sentit la main de Courtney lui caressait la joue comme pour l’inciter à les ouvrir. Ce qu’il fit et comme il s’y attendait, il ne voyait que du noir, un noir profond. Il ne pouvait même pas savoir si elle avait attaché ses cheveux ou ce qu’elle portait, ni comment était sa chambre, vu qu’il ne l’a jamais vu avant l’accident.

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    Timidement, il tendit sa main devant lui, cherchant à tâtons, à toucher le visage de son amie. Pour toute réponse, elle lui prit la main et la mis sur sa propre joue avant de la lâcher pour le laisser faire. Eraldion redécouvrit petit à petit le visage de la jeune femme. C’était horrible pour lui de s’imaginer les personnes en face de lui juste avec ses souvenirs. Pour les gens qu’il connaissait depuis bien longtemps, cela ne lui posait pas de problème mais pour les terriens et les atlantes qu’il côtoyait, ce n’était pas pareil. Il n’y avait que Courtney, avec qui il avait passé beaucoup de temps, qu’il arrivait à se remémoriser son visage.

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    « Tu t’es attaché les cheveux, remarqua-t-il.

    -          - Bien joué Sherlock ! En même temps c’est évident vu que je sors de la douche. Effectivement, sa peau était toujours humide.

    -          - Sher…quoi ? Demanda-t-il.

    -          - Ah c’est vrai que tu ne le connais pas. C’est un détective, une sorte d’enquêteur. Il faudrait demander à Dan qu’il te lise ses histoires. Ainsi, tu apprendras plein de chose sur notre monde.

     

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    -          - J’irai le voir demain après-midi, promit-il alors que ses doigts revenait sur le visage de Courtney et effleuraient ses lèvres. La jeune femme cessa aussitôt de respirer. Le prince, réalisant son mal-être, enleva sa main et décida de prendre congé.

     

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    -          - Je ferais mieux d’y aller, il faut que tu te reposes, se leva-t-il.

    -          - Attends ! Le retint-elle par le bras.

    -          - Oui ?

     

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    -          - Est-ce que tu peux dormir avec moi ? Je sens que je vais faire des cauchemars à cause de ce qui s’est passé aujourd’hui …

    -          - Euh … Oui, si tu veux. Tu veux que je dorme de quel côté ?

    -          - Merci. Fais comme tu veux, c’est toi qui décide, dit-elle d’une voix enjouée. »

     

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    Eraldion était ravi d’entendre à nouveau sa joie de vivre, si le prix à payer était juste de passer la nuit à ses côtés, ce n’était pas si dur que ça … Il s’installa aussi confortablement qu’il le pu. Tout de suite après, il sentit Courtney se blottir tout contre lui.

    « Ca ne te dérange pas au moins ? Demanda-t-elle timidement.

    -          - Pas du tout, lui sourit-il pour la rassurer. »

     

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    Il passa son bras derrière elle afin de la maintenir contre lui.

    « Bonne nuit, lui dit-il.

    -          - A demain, souffla-t-elle avant de sombrer dans les bras de Morphée ».

     

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    « Il faut que tu annonces à Barahir Turgon et à sa femme Luthien que leur fille Akane a perdu la vie en se battant pour protéger Ambre d’un ennemi dont on ne sait rien. Et que nous les attendons pour l’enterrement bien évidemment, annonça Haldir. Ils vivent en Osan, dans un petit village, près de la capitale, appelé Candret. Une fois là-bas, demande au chef du village, il t’indiquera où se trouve leur demeure. Tu as bien compris ?

    -          - Oui Monsieur ! J’y vais de ce pas ! Hocha la tête le messager.

    -          - Merci et fais un bon voyage, tourna-t-il les talons. »

     

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    Inquiet pour Duncan qui venait de perdre sa sœur jumelle, l’être le plus important à ses yeux, Haldir reprit le chemin de la chambre funéraire où son corps avait été déposé pour la veillée funèbre. Ils avaient gagné la bataille mais avaient beaucoup perdu, que ce soit en hommes et femmes qu’en dégâts matériels. Ils avaient réussi à repousser l’ennemi mais pour combien de temps encore ? C’était avec acharnement qu’ils avaient éventré et tué leurs adversaires. Surtout Duncan qui ne se contrôlait plus après avoir vu Akane tomber de la muraille. A son hurlement angoissé, tous s’étaient arrêtés, le temps de voir le corps de la jeune femme s’effondrer parterre comme une poupée de chiffon, une lance enfoncée dans sa poitrine.

     

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    Haldir s’arrêta soudain, entendant des voix dans la salle du trône …

    « …  mes hommes patrouiller pour vérifier qu’ils n’y avaient plus aucun survivants. Ces sales bâtards me le paieront cher. On ne sait même pas d’où ils viennent ! Mais je peux t’assurer que les prisonniers vont parler et nous apprendre où sont nos enfants et le reste des disparus !

    -          - Calmez-vous Axion, vous savez bien que mon peuple et le meilleur pour faire avouer la vérité aux plus tenaces.

    -          - Je ne comprends toujours pas comment vous faites. Pourtant vous ne les mutilez pas !

     

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    -               - La violence est le dernier refuge de la compétence … dit Wellan sagement.

    -          - C’est par la violence que l’on établit la vérité, tout le monde sait ça, réplique le roi.

    -          - Je ne suis pas d’accord. La justice et la douceur ont souvent plus de pouvoir sur le cœur des hommes que la violence et la barbarie. Cela ne sert à rien de faire du mal à ces captifs.

    -          - Vous les elfes, vous êtes amis avec tout le monde, c’est affligeant. Je ne sais pas ce que ma sœur Meiwen vous a bien trouvé.

    -          - Elle avait beaucoup plus d’indulgence que vous, c’est une certitude.


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  • 192

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    -          - En tout cas, la seule chose qui me reste d’elle s’est évanouie avec mon fils !

    -          - Je suis persuadé qu’Eris est toujours en vie, ainsi qu’Eraldion. Ils peuvent être très acharnés quand ils le veulent. Ce doit être un trait de famille car nous ne sommes pas ainsi, nous les elfes.

    -          - Evidemment puisque vous avez toute la vie devant vous !

    -          - Il en ait ainsi, nous même ne savons pas pourquoi nous vivons plus longtemps que les humains, les nains et les autres espèces de la Terre du Levant.

    -          - Vous avez bien de la chance… soupira Axion. Quand-est ce que vos amis arrivent à Ambre ? Nous avons vraiment besoin qu’ils tirent les vers du nez de nos prisonniers.

     

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    -          - Demain, d’après les colombes que j’ai aperçu ce matin tandis que je soignais deux enfants blessés.

    -          - Heureusement que vous êtes là, vos connaissances en médecine nous sont bien utiles. Pourquoi vous ne voulez pas former nos médecins ? Ce serait bénéfique pour tout le monde !

    -          - Certains secrets se doivent d’être gardés. Vous découvrirez vous-mêmes de nouvelles méthodes pour apaiser les douleurs des souffrants, ainsi que d’autres moyens pour les sauver d’une mort certaine.

    -          - En attendant, vous n’êtes que trois elfes sachant soigner les blessés, les plus graves vont-ils pouvoir passer la nuit ?

    -          - Bien sûr. Grâce à Savanna, une amie à ma fille, et Neeva, nous avons sauvé ceux qui étaient le plus mal en point. Quant aux autres, nous les maintenons en vie aussi longtemps qu’il le faut. Mais ne vous inquiétez pas, vos médecins sont tout de même très compétents.

     

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    -               - Parfait, je ne vous remercierai jamais assez Wellan. Vous êtes également un ami fidèle, sachez que je ne l’oublierai jamais.

    -          - Je n’en doute pas. J’espère que vous savez à quel point j’aimais votre sœur et Eris est le plus beau cadeau qu’elle ait pu me faire avant de nous quitter.

    -          - A son retour, je veux qu’elle sache que je suis son oncle. Nous leur avons caché ce secret depuis trop longtemps. Elle a le droit de savoir qui était sa mère. Que ce n’était pas une simple humaine dont vous êtes tombé amoureux et qui est morte en lui donnant la vie.

    -           - Ce sera fait, acquiesça Wellan. »

    Haldir avait-il bien compris ? Eris Undomiel était donc la cousine d’Eraldion ? Ca alors, on en apprenait tous les jours ! Et un elfe de plus dans la famille de son meilleur ami ! « Super ! Marmonna-t-il. »


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